SOMMAIRE  DU  PAYS  LORRAIN  n°1/2023

 Vincent HADOT
La  corne d’appel de Viviers près de Metz, mystérieux vestige de la lorraine médiévale
Des recherches récentes sur les liens entre la famille de Bar et la couronne d’Angleterre au début du XIIIe siècle et l’étude de l’iconographie qui se déploie sur la corne en bronze de Viviers, près de Delme, léguée en 1880 à la Société d’archéologie lorraine par le castelsalinois J. A. Schmidt, conduisent à proposer une origine et une datation à cet objet de provenance, d’usage et d’époque restés jusque-là nimbés de mystère.

Pierre-Hippolyte PENET
Une vue du château de Malzéville par Jean-Baptiste Claudot entre dans les collections du Musée lorrain
La Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain a acquis, le 16 décembre 2022, une toile de Jean-Baptiste Claudot (1733-1805) représentant le château de Malzéville, ses abords et jardins, et la ville de Nancy en arrière-plan. Daté du dernier quart du XVIIIe siècle, le tableau et son pendant aujourd’hui conservé dans une collection particulière présentent des points de vue différents. Celui qui est entré dans les collections du musée permet notamment de découvrir les maisons mitoyennes, à l’ouest du château, et un ordonnancement de ses jardins qui semble très fidèlement restitué.

Jean-François MICHEL
L’Abbé Georgel en Russie : un témoin et un narrateur (1799-1800)
Jean-François Georgel (1731-1813), jésuite, un temps secrétaire du cardinal de Rohan et réfugié à Fribourg-en-Brisgau, est invité en 1799 à accompagner comme secrétaire le grand bailli et le grand prieur d’Allemagne de l’ordre de Malte dans leur voyage à Saint-Pétersbourg afin d’y prêter serment au tsar Paul 1er , grand-maître de l’ordre en 1798. Ses notes et commentaires, édités en 1818 sous le titre de Voyage à Saint-Pétersbourg, retracent on périple par Vienne, Cracovie et Riga, ses rencontres avec ce que la France compte d’émigrés aux différentes étapes, son séjour dans la capitale impériale puis le retour à Fribourg par Berlin et Dresde.

Astrid Mallick et Marie-Dominique Lelcerc
François Domergue de Saint-Florent et sa collection
A la suite de l’incendie du palais ducal, en 1871, qui détruisit une partie des collections réunies, François Domergue de Saint-Florent consentit à se séparer en 1874 d’une partie de sa collection de gravures et dessins, estimée à plus de 7000 œuvres d’artistes lorrains ou relatives à la Lorraine. Entre 1860 et 1879, il fit par ailleurs don à la bibliothèque municipale de Nancy de près de 800 œuvres graphiques. L’identification des œuvres issues de sa collection, notamment à partir de l’étude des montages (papier, filets, etc.), permettra de reconstituer celle-ci.

Pascal VAXIVIERE
Les cent ans de l’Ecole des mines de Nancy en six portraits
Six portraits d’enseignants ou d’élèves de l’Ecole des mines de Nancy, de sa fondation en 1919 à la Seconde Guerre mondiale, illustrent les spécificités de cette formation d’ingénieurs des mines, entre université et grand corps d’Etat, mais aussi les mentalités de cette époque de l’entre-deux-guerres où le sens du devoir et du collectif s’exprime par des parcours remarquables voire héroïques.

Doctorale
Avant-propos (Jean-Pierre Husson, Jean El Gammal)
Manon Raynal : Deux femmes fortes à la tête de l’Austrasie : les gouvernances de Brunehaut et de Plectrude
Marin Mazin : Le grand-maréchal du palais, Duroc, acteur d’une politique culturelle sous le premier Empire ?
Jean-Sébastien Bertrand : Friant après Friant (1863-1932), de l’oubli à la reconnaissance. L’historiographie du peintre
David Dischler : Les collections de guerre (Kriegssammlungen) comme moyen de propagande en Alsace-Lorraine pendant la Grande Guerre
Sébastien Mellard : L’élection des délégué à la sécurité aux Houillères du bassin de Lorraine : un baromètre des équilibres syndicaux ouvriers (1946-2004)
Jean -Jacques Clauss : La piscine-gymnase du campus Lettres et des sciences humaines de Nancy, 1964-1971. Icône de la modernité rationaliste des années de la croissance

Chronique
Le mot du président
Vie de la Société
Conférences
Actualités du Musée lorrain
Actualités du patrimoine
Colloques et journées d’études
Expositions
Publications récentes

SOMMAIRE  DU  PAYS  LORRAIN  n°2/2023

 William Marc
Le cerveau d’une bibliothèque
Les bibliothèques pensent ! La brillante ouverture de ce numéro dévoile la relation entre le projet d’une collection et son catalogue – son rangement même. En préservant son classement, la bibliothèque de la Société garde l’empreinte de ses concepteurs et ouvre un nouveau champ du savoir pour les chercheurs.

 Richard Dagorne
Accompagner la Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain dans le renouveau de sa bibliothèque
Avec son transfert au couvent des Cordeliers, la bibliothèque de la Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain trouver une place éminente dans le projet de rénovation du palais ducal, pour une nouvelle relation entre les livres et les œuvres.

Francine Roze
Eléments pour une histoire des fonds (1848-fin XXe siècle)
Propriété de la SHLML, la bibliothèque constitue l’un des fondements de son œuvre. L’article apporte de précieux repères sur son histoire, à partir des travaux des fondateurs, enrichis de souvenirs personnels. Sont ainsi évoqués les figures marquantes et les enrichissements majeurs, ainsi que les lieux, au sein du palais ducal, où les responsables successifs installèrent les collections et les catalogues.

 Jean Balsamo et Dominique Flon
Une bibliothèque lorraine à redécouvrir : érudition et bibliophilie
Riche de 30 000 pièces, dont plusieurs centaines de livres rares ou précieux du XVIème siècle au XXème siècle, la bibliothèque est l’expression d’une tradition nancéienne de collectionnisme et de bibliophilie. L’article dévoile une sélection d’exemplaires remarquables en hommage aux amateurs qui ont réuni cette collection unique.

Bénédicte Pasques
Pour l’amour des livres : la bibliothèque des amateurs nancéiens Lucien et René Wiener
Présentation vivante de trois générations de libraires érudits et relieurs, dont les remarquables collections ont été léguées à la Société d’Archéologie lorraine, l’article nous fait entrer dans l’intimité de la maison Wiener et dans leur bibliothèque, mémoire d’une époque.

Dominique Jarassé
Les Wiener collectionneurs. Hebraïca et Judaïca de la bibliothèque
Dans le ouvrages provenant de la bibliothèque des Wiener, se distingue un ensemble de livres liés au judaïsme, où s’exprime une identité à la fois juive et lorraine. Impressions rares, pépites étrangères et ex-libris personnels permettent d’apprécier ces collectionneurs exceptionnels.

Pascal Vaxivière
René Wiener graphiste
Découvert à la faveur du déménagement, cet ensemble inédit de menus ex-libris réalisés par René Wiener enrichit notre connaissance de son art d’illustrateur, et fait défiler une société d’amis, réunis par les plaisirs de la table et de l’esprit.

Pascal Vaxivière
Les recueils Wiener, un gisement numérique pour la recherche
Les volumes documentaires constitués par Lucien Wiener illustrent l’actualité de Nancy et de la Lorraine entre 1870 et 1908. Consultables en ligne, ils donnent accès à des sources éphémères et variées.

Claire Hacquet
Le fonds lorrain des Bibliothèques de Nancy, une « collection aussi complète qu’elle peut l’être » au service de la population
La Bibliothèque publique de Nancy demeure, depuis sa fondation en 1750, le premier haut lieu public de la mémoire écrite de la Métropole du Grand-Nancy. Cet article s’attache à montrer comment la conservation de l’histoire régionale et la constitution d’un « fonds lorrain » se sont imposées dans ce prestigieux établissement.

Georges Poull
La « Société d’archéologie lorraine » et le milieu nancéien : une société savante dans les débats du temps (1848-1914)
Il y a 175 ans naissait la Société d’archéologie lorraine. Cet article témoigne des modalités selon lesquelles elle a su très vite entraîner toutes les classes de la société nancéienne et comment les deux premières générations qui l’ont incarnée ont su faire face aux aléas du temps, pour donner au musée lorrain et à leur Société savante ses lettres de noblesse scientifiques et culturelles.

Philippe Alexandre
Maurice Barrès et Charles Sadoul. Une correspondance – Une amitié lorraine
En présentant le don fait à la Société d’histoire de la Lorraine et du musée lorrain, par le docteur Jean-Charles Sadoul, de l’ensemble de la correspondance échangée entre Charles Sadoul son grand-père, fondateur du Pays lorrain, et Maurice Barrès, dans le numéro de septembre 2022, Michel Maigret avait souhaité que l’ensemble de ces documents épistolaires suscite l’intérêt des chercheurs. C’est chose faite.

Etienne Martin
Dans la bibliothèque, une importante découverte concernant l’Ecole de Nancy
Récemment retrouvés dans la bibliothèque, trois registres manuscrits apportent des informations inédites sur l’Ecole de Nancy. Bientôt numérisés, ils seront accessibles aux chercheurs sur le site de la Société.

SOMMAIRE  DU  PAYS  LORRAIN  n°3/2023

Etienne Martin
Les vicissitudes de la fontaine de Neptune
Les Le don à la Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain de deux des plus anciennes photographies connues de la fontaine de Neptune permet de mieux appréhender l’histoire de cet emblématique ensemble de la place Stanislas, maintes et maintes fois restauré.

Camille Gérôme-André
La conservation des fontaines de la place Stanislas : un entretien complexe
Les groupes des fontaines de la place Stanislas présentent des désordres de façon récurrente depuis leur mise en œuvre au XVIIIe siècle. L’affaiblissement de la structure et l’affaissement général du plomb ont amené à la mise en place de mesures conservatoires d’urgence en 2023 : pose d’une minerve sur le cou d’Amphitrite ou de coques aux épaules. Une restauration d’ampleur est à l’étude.

 Gérard Defrance
Entretien du Pays Lorrain avec Gérard Defrance, 40 ans au service de la restauration des grilles de Jean Lamour
L’histoire des Métalliers lorrains, importante entreprise nancéienne, est intimement liée à celle des places Stanislas et de la Carrière, et notamment de la restauration de leurs grilles et lanternes à partir des années 1980. Depuis, les Métalliers veillent sur ces chefs-d’œuvre de serrurerie avec une attention particulière. Gérard Defrance, fondateur des Métalliers, revient sur 40 ans au service du patrimoine.

 Denis Granjean
Nancy au sein du patrimoine mondial
Si la qualification de patrimoine mondial de l’UNESCO est familière aux Nancéiens, peu connaissent les origines du classement des trois places de Nancy ou les conséquences et obligations qui en découlent. Plus qu’un label, c’est, depuis 40 ans, une part de l’identité de la ville.

 Jame’s Prunier
Entretien du Pays Lorrain avec Jame’s Prunier, peintre de la place Stanislas
La carrière de Jame’s Prunier est multiple : illustrateur, dessinateur de timbres, peintre officiel de l’Air et de l’Espace… A Nancy, il est surtout célèbre pour son travail de longue haleine sur la place Stanislas qu’il a su, mieux que personne, transcrire sur la toile via une approche réaliste. Il a bien voulu, dans son atelier de la rue Hermite, revenir sur son œuvre pour le Pays Lorrain.

 Etienne Martin
La place Stanislas en bijou : une innovation de la maison Bossert-Lava
La place Stanislas est l’un des chefs-d’œuvre architecturaux de Nancy et ses fameuses « portes d’or » sont mondialement connues. Pourtant, elle a peu inspiré les bijoutiers-joailliers nancéiens. La maison Bossert s’en fit une spécialité dès la fin du XIXème siècle. La maison Lava, successeur, signa à son tour une réalisation extraordinaire en 1955.

 Alain Cullière
Saint Alexis sur le théâtre des jésuites de Pont-à-Mousson (1667)
Les préceptes pédagogiques des jésuites n’accordaient au théâtre qu’une place mineure. Pourtant c’est en ce domaine qu’ils ont le plus innové. Ils se sont affranchis des modes et ont renouvelé le genre, guidés par le souci d’instruire et d’édifier, mais sans renoncer à plaire et à distraire. Il reste peu de témoignages sur la scène de leur collège mussipontain, mais les sujets abordés, généralement à l’occasion des distributions de prix, ont été d’une étonnante créativité, comme le montre leur représentation de la vie de saint Alexis en août 1667.

 Rodolphe Brodt
Délateur et sorciers à Thélod en 1625
La Lorraine connaît au XVIe siècle une vigoureuse croissance économique et démographique mais, dès la fin du siècle, le vernis de la Renaissance peine à cacher une réalité contrastée : la prospérité apparente est financée par une inflation galopante, l’équilibre entre les ressources limitées des terroirs et les besoins d’une population en croissance est à la merci d’une mauvaise récolte, et les procès en sorcellerie minent la cohésion des communautés. Dans les environs de Thélod, les bûchers vont se succéder au début du XVIIe siècle.

Thierry Maniguet et Pierre-Hippolyte Pénet
La harpe de Madame Victoire, un cadeau princier
En 2022, le musée de la Musique à Paris a acquis une harpe à pédales que les recherches permettent désormais d’identifier, non seulement comme le plus ancien témoin d’un modèle de cet instrument, apparu à Paris  dans les années 1750, mais aussi comme l’instrument offert en 1761 par Madame Victoire, fille de Louis XV et de Maria Leczynska, à Marie Gabrielle Masson, fille du propriétaire du café Royal à Nancy et harpiste de talent.

Jean-Pierre Husson
L’atlas des grands chemins et chaussées de Lorraine (1734)
Après restitution de ses États au traité de Ryswick (1697), le duc Léopold œuvre à la consolidation de ce territoire très morcelé par la réparation et la densification du réseau routier en s’appuyant sur les ingénieurs et cartographes qui se sont mis à son service. En 1734, sous le règne de François III, l’un deux, Pierre-François Broutin compile dans un in-folio de 125 cartes la synthèse de ce chantier d’envergure. Contrairement aux cartes des Naudin qui lui sont contemporaines, son atlas s’inscrit dans une logique civile d’aménagement du territoire.

Etienne Martin
Les couronnes de Notre-Dame de Sion, chefs-d’œuvre d’Alfred Daubrée
Privilège octroyé par le pape à partir du pontificat de Pie IX, dans le contexte de la proclamation du dogme de l’immaculée Conception (1854), les couronnements de Vierge doivent contribuer à vivifier les grands pèlerinages mariaux. Le couronnement de Notre-Dame de Sion, en 1873 (il y a donc cinquante ans) s’inscrit dans cet élan, après que la guerre franco-prussienne de 1870-1871 eut repoussé les solennités à la fin de l’occupation de la Lorraine par l’armée allemande. La réalisation des couronnes de la Vierge et de l’Enfant Jésus est l’œuvre de l’orfèvre nancéien Alfred Daubrée.

Philippe Jéhin
Faune et chasse en Meurthe-et-Moselle à la Belle Époque
Quelles étaient les espèces considérées comme sauvage et chassées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ? Le dépouillement méthodique de la presse régionale, qui ne manque pas de relater les exploits ou les accidents cynégétiques, croisé avec le catalogue de la faune sauvage dressé par Dominique-Alexandre Godron en 1863, permet d’identifier les espèces privilégiées par les chasseurs, mais surtout d’évaluer leur présence sur le territoire lorrain.

Damien Nicolodi
Marcel Leroy, un résistant oublié ?
Fondateur du mouvement « Lorraine », mort en déportation en 1944 à Dora, commando du camp de concentration de Buchenwald, Marcel Leroy a laissé son nom à une école primaire de Nancy sans susciter pour autant, jusqu’à présent, de travail historique d’envergure. Le dépouillement de nombreuses sources d’archives et de témoignages ouvrant de nouvelles perspectives, soulevant aussi un certain nombre de questions, permet de reconstituer aujourd’hui, à la veille du 80e anniversaire de la Libération, son parcours de citoyen engagé.

Dossier

Le Château de Lunéville, vingt ans après
Présentation
Pierre Sesmat

Le Château de Lunéville vu par un aquarelliste au XIXe siècle, Charles-François Guibal
Gérard Giuliato

Histoire d’une protection à la carte : le château de Lunéville, 1860-1998
Georges Poull

Pourquoi les « taches » noires sur les façades du château de Lunéville ?
Marie-Agnès Sonrier

Le musée du château de Lunéville et ses collections : ambitions et tribulations d’un « musée de France »
Annette Laumon

2003-2023, la renaissance du musée du château de Lunéville, bilan et perspectives
Thierry Franz