Le prieuré Notre Dame

Son Portail

Son devenir…

 

Nancy n’est pas une ville ancienne. L’époque Romaine et mérovingienne l’ignore – même les Carolingiens préfèrent Metz, Toul, Gondreville ou Remiremont, chemin de la vallée de la Moselle vers Cologne et Aix la Chapelle.

Il est vrai que le site de Nancy n’est pas favorable: sur la Meurthe, à son niveau de base, le site est sujet à des inondations, le mot « NAN » signifie marais : Nantua, Nançois, Nantes, Nancy… sont des lieux sur des marais.

Toutefois à partir du 10/11ème siècles, les courants de circulation semblent favorables par la vallée de la Meurthe.

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Après les partages de l’Europe de Charlemagne au 9ème siècle, puis de la Lotharingie au 10ème, le Duc a des possessions éparpillées tout comme les deux rivaux, Vaudémont et Bar. Il cherche une position centrale pour les relier, c’est peut-être cela qui fait naître Nancy.

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Ces princes du moyen-âge sont des « nomades ». Ils circulent de château fort en château et il leur faut des relais et des bases. Leurs guerriers et vassaux sont peu instruits, ils ont recours aux gens d’Eglise instruits et en relations avec les évêchés et les monastères dépositaires du savoir.

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Nancy au départ

 1.      Vers l’an 1050, un château-fort occupe le quadrilatère occupé actuellement par les rues de la Monnaie, de la Source, La Fayette, Cheval Blanc et place des Dames. Site de défense dominant la plaine inondable (aujourd’hui la Pépinière).

 2.      En 1080, hors de l’enceinte le Duc établit un prieuré de Bénédictin servant d’Eglise pour les gens de la forteresse et ayant le rôle administratif pour correspondance, dossiers, rédaction de règlements etc.

 3.      Le Prieuré était important, (Rue des Etats, Rue des Loups, Rue de Guise). Une église dédiée à Notre Dame se trouve à l’emplacement du restaurant Le cul de Poule, le cloître à l’emplacement de la maison en retrait de la Place de l’Arsenal et un cimetière le long de la rue des Etats, Rue des Morts avec une petite chapelle au milieu.

Il ne reste que les assises du presbytère de St Epvre et de l’Hôtel de Gelloncourt remaniés tant de fois depuis l’an mil !

Ce prieuré se doublait donc d’une paroisse, c’est la paroisse Notre Dame à ne pas confondre avec l’actuelle paroisse Notre Dame cathédrale construite au 18ème siècle.

Les Moines de ce prieuré ont donc servi de prêtres et d’administrateurs du duché pour le prince qui ne résidait pas en permanence mais qui y passait souvent pour se rendre dans ses possessions dont Nancy était le centre.

 4.      Autour de ce château, la localité s’étend peu à peu et une 2ème enceinte est construite. En 1145, le Duc fait édifier une 2ème paroisse sur l’emplacement du parvis de l’actuelle Basilique (le terrain donné à l’abbaye de Saint Epvre de Toul par Eve de Lay Saint Christophe verra la première église diocésaine de Nancy – Elle s’appellera Saint Epvre – Il y eut donc deux paroisses en ville vieille de Nancy jusqu’à la Révolution, St Evre et Notre Dame.

On voit encore les sections des deux paroisses gravées sur certaines maisons SE et ND, la limite se trouvant au niveau de la rue Saint Michel.

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La Révolution de 1789

Elle voit le départ des Oratoriens supprimés, car ne faisant pas partie du clergé séculier et tout l’ensemble est vendu en lots le long des 3 rues et l’église est démolie.

Après la tourmente, les paroissiens sont réunis avec Saint Epvre (c’est ce qui justifiera au 19e s. la construction de la Basilique plus vaste pour une population plus nombreuse).

En 1817, l’hôpital est vendu à M. Guyot de Saint Rémy dont la dernière héritière lèguera ces 3 maisons (angle de la rue des Loups et de Guise) à la paroisse St Epvre y installer un presbytère en 1888.

Le portail

Seul vestige restant du Prieuré, il est remonté dans la galerie du rez-de-chaussée du Palais Ducal. 

L’évolution (3 siècles plus tard)

En 1339, les Ducs s’installent Grand Rue et préfèrent pour leurs services des chanoines à coté du Palais Ducal (peut-être pour que ces administrations ne dépendant pas d’un ordre monastique international, mais de leur évêque de Toul ?…). Ce sera la collégiale St Georges.

Peu à peu, le prieuré décline et les derniers bénédictins sont partis vers 1600. Les locaux vendus en parties séparées et la rue des Loups est percée, la rue du Haut Bourgeois et de l’Arsenal prend de plus en plus d’importance sous le règne de Charles III. Seule l’église demeure intacte et reste paroisse du quartier.

Le cloître est acheté par la Mère Alix Leclerc , l’Hôtel de Gelloncourt est résidence du responsable de l’Arsenal et les oratoriens sont installés à coté et sur la rue de Guise. Les sœurs de Saint Charles établissent une hospitalité, sorte de dispensaire de soins et de charité.

Les biens ruraux et financiers de ce prieuré furent transmis à la Primatiale qui prit alors le nom de Notre Dame (la bonne N Dame arriva plus tard vers 1700 quand l'église St Evre sera démolie) 

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